Offre de thèse
Expression collective des salariés et performance des organisations
Date limite de candidature
27-06-2024
Date de début de contrat
01-10-2024
Directeur de thèse
LAROCHE Patrice
Encadrement
Le doctorant pourra bénéficier d'un encadrement et d'un environnement propice à l'avancée de son travail doctoral (bureau, matériel informatique, achat d'ouvrages). Des bases de données seront à sa disposition (accès et formation au CASD – Centre d'accès sécurisé aux données), la participation à des colloques sera encouragée et financée et des rencontres avec des experts internationaux dans le domaine seront possibles dans le cadre des manifestations scientifiques organisées par l'équipe.
Type de contrat
école doctorale
équipe
contexte
La thèse s'inscrit dans le projet WAVE (Work Arrangement and Voice Effects), lauréat de l'appel à projet mono-équipe (PRME) de l'ANR (ANR-23-CE26-0021). Le projet WAVE est constitué de quatre programmes de recherche ou « work packages ». Le premier est consacré à l'analyse des mécanismes permettant d'expliquer les effets de l'action syndicale sur la performance des individus et des organisations dans le prolongement des travaux du Professeur Laroche. Le deuxième « work package » s'intéresse à la diffusion des pratiques de GRH dites « hautement performantes » dans les entreprises françaises et à examiner comment ces pratiques, si elles existent, s'articulent avec les instances représentatives du personnel. Le troisième « work package » s'intéresse, quant à lui, aux conséquences de la combinaison de ces différentes formes d'expression des salariés sur les individus (en termes de satisfaction au travail) et sur les organisations (en termes de performance économique et financière). Enfin, le quatrième programme de recherche examine les effets de l'expression des salariés sur la gouvernance des organisations, en particulier dans les conseils d'administration des entreprises. Le projet de thèse de doctorat a vocation à s'inscrire dans l'un ou l'autre de ces programmes de recherche avec pour objectif de contribuer à l'avancée des connaissances sur les différentes formes d'expression collective et leurs effets sur les individus et les organisations.spécialité
Sciences de Gestion (SJPEG)laboratoire
CEREFIGE - Centre Européen de Recherche en Economie Financière et Gestion des Entreprises
Mots clés
Expression collective, performance, gouvernance
Détail de l'offre
La question de la prise de parole des salariés (employee voice) se pose naturellement en raison d'un contexte marqué par le développement de pratiques de participation et d'expression directe des salariés dans les entreprises. Depuis plusieurs années, on assiste au développement de dispositifs favorisant l'expression des salariés et leur participation au processus de prise de décision. La participation à la décision offre aux salariés la possibilité de satisfaire des besoins psychologiques supérieurs (estime de soi, réalisation de soi) qui affectent leur motivation au travail. Elle assure aussi une meilleure qualité aux décisions. Historiquement, la possibilité offerte aux employés de s'exprimer au travail est étroitement liée aux notions de démocratie industrielle ou de citoyenneté industrielle (Gollan & Wilkinson, 2007). Jusqu'aux années 1970, la prise de parole des salariés était assurée de façon indirecte à travers la représentation syndicale. Depuis les années 1980, la prise de parole (voice) est beaucoup plus directe, grâce aux dispositifs (boîtes à idée, cercles de qualité, groupes autonomes) favorisant l'expression des salariés dans les entreprises et plus récemment par la possibilité offerte aux salariés d'être mieux représentés dans les conseils d'administration des grandes entreprises. Dès lors, les mécanismes de participation des salariés peuvent couvrir une palette d'intention allant du simple partage d'informations jusqu'à un partage de responsabilité dans la prise de décision (Budd et al., 2010 ; Wilkinson et al., 2010).
Face à ce constat, la question centrale de ce projet de recherche est de savoir quels sont les effets des différentes modalités d'expression et de prise de parole des salariés sur leurs attitudes et leurs comportements et, indirectement, sur la performance des organisations.
Keywords
collective voice, performance, governance
Subject details
The functioning and impact of different institutional structures and processes of collective voice on firm performance has gained both political and academic interest in recent years. This increase in interest was triggered by the economic crisis of 2008–9, when the ability of some types and structures of collective bargaining to provide flexibility for companies to maintain competitiveness began to be questioned in some countries. Moreover, in a time of high and rising inequality, voice systems that reduce inequality have a greater value than they would in a time of low or falling inequality. Unions, for example, invariably trade off some economic efficiency for the sake of greater justice in the workplace. The proposed research project is a ground-breaking innovative analysis of the mechanism through which employee voice affect firm competitiveness. Going beyond state-of-the-art studies on the economic effects of unions, our analysis of labour relations expands the analysis of employee voice beyond the unions/collective bargaining versus non-union management decision-making dichotomy to examine the changing work arrangements and channels through which workers seek to affect workplace outcomes.
Profil du candidat
Le ou la futur(e) doctorant(e) devra être diplômé(e) d'un Master 2 en sciences de gestion ou en sciences économiques (idéalement en économie du travail) et avoir réalisé un mémoire de recherche. Le/la candidat(e) devra ainsi disposer d'une formation à la recherche solide de niveau Master 2.
Une bonne maîtrise des outils économétriques est nécessaire (R, Stata, SPSS…) puisque le doctorant sera amené à travailler sur des bases de données secondaires (accès au CASD). Une bonne maîtrise de la langue anglaise est souhaitable.
Candidate profile
The future doctoral student will need to have a Master degree in management or economics (ideally in labor economics), and to have completed a Master research dissertation. The candidate should therefore have solid research training at Master level.
A good command of econometric tools (R, Stata, SPSS...) is required, as the PhD student will be working on secondary databases (access to CASD). A good command of English is also desirable.
Référence biblio
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