CD : Agir sur les organisations dans le bon usage des antibiotiques en EHPAD

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contexte

L'antibiorésistance est un problème majeur de santé publique associé à 5 millions de décès dans le monde en 2019 (1) difficile à juguler en raison de l'innovation limitée concernant les antibiotiques. Elle est favorisée par un usage inapproprié des antibiotiques. Pour la limiter, des programmes de bon usage des antibiotiques (BUA) ont été développés et évalués. Ils comprennent plusieurs composantes (2): la responsabilité de la démarche, l'accessibilité à une expertise en antibiothérapie, la formation des différents acteurs impliqués, la surveillance épidémiologique des infections et des prescriptions, l'évaluation formative (reporting, feedback), et les outils de BUA (ordonnances de non prescription, outils d'aide à la décision de réalisation de tests diagnostiques, d'aide à la prescription d'antibiotiques, etc…). Ils ont prouvé leur efficacité dans les hôpitaux pour réduire l'antibiorésistance (3). Des études principalement nord-américaines ont également montré leur efficacité dans les maisons de retraites, mais les résultats sont plus controversés et entachés de biais (4,5). On ne sait pas encore si ces résultats sont transférables aux EHPAD français qui, bien que particulièrement concernés par l'antibiorésistance, reposent sur des organisations différentes. Le développement de programmes de BUA innovants, efficaces et adaptés aux EHPAD requiert une compréhension fine des spécificités de ce contexte, ses organisations, ainsi que les comportements et attitudes des différentes parties prenantes conduisant aux usages antibiotiques. C'est tout l'enjeu du projet ORANEAT, financé par le PIA-PPR-AMR 2021 (1,7M€) et coordonné par Nelly Agrinier (UMR INSPIIRE, Université de Lorraine, Inserm), dont les objectifs sont de développer et d'évaluer un programme de BUA adapté aux EHPAD. Le projet ORANEAT_ORGA présenté dans le cadre de cette demande de contrat doctoral est ancillaire au projet ORANEAT. Dans le projet ORANEAT_ORGA, l'hypothèse est celle du rôle central des organisations propres aux EHPAD pour expliquer les résultats controversés des études ayant évalué les programmes de BUA dans ce type d'établissement. En effet, comparativement aux organisations des hôpitaux, les EHPAD sont d'abord un lieu de résidence avant d'être un lieu de soins, la mise en œuvre des soins fait intervenir des médecins prescripteurs de médecine de ville, indépendants de l'établissement. La coordination des soins pose également des difficultés, les EHPAD ne disposant pas tous de médecin coordonnateur. Enfin, le personnel soignant est régulièrement en sous-effectif dans les EHPAD, avec un turnover important. Tous ces éléments organisationnels propres aux EHPAD, cumulés aux aspects contextuels relatifs aux résidents (troubles cognitifs, comorbidités, symptomatologie infectieuse atypique, fragilité, transferts fréquents vers les hôpitaux, durée de séjour longue et vie collective en EHPAD), compliquent considérablement la prise en charge des infections et pourraient entraver la mise en œuvre d'un programme de BUA. Le projet ORANEAT_ORGA propose d'investiguer ces éléments organisationnels pour (i) identifier les facteurs organisationnels favorables à l'implantation d'un programme de BUA, (ii) proposer des actions de BUA ciblant les organisations en EHPAD pour compléter le programme de BUA ORANEAT sur le volet organisationnel, (iii) Préciser les aspects organisationnels dans le guide d'implémentation du programme ORANEAT en vue du déploiement ultérieur du programme à d'autres EHPAD

spécialité

Sciences de la Vie et de la Santé - BioSE

laboratoire

INSPIIRE_ INterdisciplinarité en Santé Publique Interventions et Instruments de mesure complexes – Région Est