CD Elastographie par Résonance Magnétique pour la maladie de Crohn

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La maladie de Crohn, maladie inflammatoire chronique de l'intestin la plus fréquente (touchant près de 120 000 personnes en France), peut être responsable d'un épaississement segmentaire ou diffus du tube digestif, l'atteinte pouvant aller de la bouche à l'anus. Cette atteinte prédomine le plus souvent sur les anses grêles et l'épaississement correspond à une inflammation, une fibrose ou une fibro-inflammation, pouvant aboutir à une occlusion digestive. La caractérisation de cette atteinte est aujourd'hui limitée avec les séquences classiques d'IRM morphologique. Or cette caractérisation est capitale pour choisir la meilleure stratégie thérapeutique, les lésions très fibreuses peuvent bénéficier d'un traitement chirurgical alors que les lésions inflammatoires relèvent d'un traitement médical. L'hypothèse principale de ce sujet de thèse est donc que l'Elastographie par Résonance Magnétique peut aider à la caractérisation de cette atteinte, du fait de propriétés mécaniques différentes associées aux différents types de lésions (fibreuses ou inflammatoires). L'application de l'ERM à la zone intestinale est particulièrement complexe, notamment du fait de la structure très hétérogène des intestins. Deux études pilotes, publiées en 2022, ont démontré la faisabilité d'utiliser l'ERM pour caractériser les propriétés mécaniques des lésions dans le cas de la maladie de Crohn. La première, issue de travaux réalisés à Nancy et dont le Pr Valérie Laurent est co-auteur, a montré que l'élasticité des zones pathologiques était liée au degré de fibrose (estimé par un radiologue) et qu'une élasticité supérieure à 3.5 kPa était associée à une plus grande occurrence d'événements cliniques (chirurgie abdominale, hospitalisation, occlusion digestive…) dans l'année suivant l'examen ERM. La seconde étude a étudié l'élasticité du côlon descendant et de l'iléon, avec des différences significatives entre volontaires sains et patients atteints de la maladie de Crohn ou d'une rectocolite hémorragique. Ces résultats ont été confirmés par une étude ex vivo comparant l'élasticité de pièces chirurgicales d'iléon terminaux sains ou affectés par la maladie de Crohn. Finalement, un faisceau croissant d'arguments scientifiques semblent pointer la graisse mésentérique (creeping fat chez les anglo-saxons) comme l'un des acteurs physiopathologiques majeur dans le développement de la fibrose. Les modifications au niveau de cette graisse mésentérique lors de la maladie de Crohn pourraient être un potentiel biomarqueur associé à l'état inflammatoire de l'atteinte, et donc guider les stratégies thérapeutiques. Une étude récente a démontré la faisabilité de déterminer les propriétés viscoélastiques de cette graisse par ERM sur des patients atteints de la maladie de Crohn.

spécialité

Sciences de la Vie et de la Santé - BioSE

laboratoire

IADI - Imagerie Adaptative Diagnostique et Interventionnelle