*

LUE Étude et contrôle de la génération d'impuretés à proximité des antennes de chauffage dans les réacteurs à fusion.

Offre de thèse

LUE Étude et contrôle de la génération d'impuretés à proximité des antennes de chauffage dans les réacteurs à fusion.

Date limite de candidature

01-05-2024

Date de début de contrat

01-10-2024

Directeur de thèse

MORITZ JEROME

Encadrement

Type de contrat

Concours pour un contrat doctoral

école doctorale

C2MP - CHIMIE MECANIQUE MATERIAUX PHYSIQUE

équipe

DEPARTEMENT 1 - P2M : 107 - Physique des plasmas chauds

contexte

Dans un réacteur à fusion par confinement magnétique, le plasma doit être chauffé à une température de l'ordre de 150 millions de degrés grâce notamment à différentes antennes qui envoient des ondes radioélectriques dans la gamme 40-100 MHz pour chauffer les ions (antennes ICRH). Ces dispositifs, calibrés pour déposer leur puissance au centre du réacteur, interagissent fortement avec le plasma de bord au-travers d'un phénomène appelé «rectification de gaine». Ce phénomène entraîne la pulvérisation et l'érosion des éléments de l'antenne (écran Faraday, protections latérales) et la pollution du plasma en ions métalliques lourds, ce qui est très préjudiciable au bon fonctionnement de la machine. Il est donc important de comprendre ces mécanismes d'érosion et de trouver des façons de les limiter.

spécialité

Physique

laboratoire

IJL - INSTITUT JEAN LAMOUR

Mots clés

plasmas de fusion, gaine de plasma, interaction plasma-surface, simulations PIC, tokamak

Détail de l'offre

Dans le cadre de la transition énergétique à bas carbone et afin de remplacer à moyen terme les centrales nucléaires à fission et éviter leurs encombrants déchets à longue durée de vie, la fusion thermonucléaire contrôlée par confinement magnétique est une voie prometteuse. Elle consiste à produire de l'énergie grâce à la fusion de deux isotopes de l'hydrogène – le Deutérium et le Tritium - maintenus à l'état plasma dans des réacteurs de forme torique qu'on appelle tokamak ou stellarator. Pour maximiser la section efficace de fusion D-T, le plasma doit être chauffé à une température de l'ordre de 150 millions de degrés. Cela est possible notamment grâce à différentes antennes qui envoient des ondes radioélectriques à des fréquences proches de la fréquence cyclotronique ionique dans la gamme 40-100 MHz pour chauffer les ions D-T (antennes ICRH). Ces dispositifs sont calibrés pour déposer leur puissance au centre du réacteur et ils doivent être placés au plus près de la décharge pour améliorer le couplage avec le plasma. Cela entraîne de nombreuses interactions entre les champs
RF produits et le plasma de bord avec notamment une auto-polarisation du plasma de plusieurs centaines de volts au-travers d'un phénomène appelé «rectification de gaine». Cette chute de potentiel significative entre l'antenne et le plasma est suffisante pour entraîner la pulvérisation des éléments de cette dernière (écran Faraday, protections latérales) et la pollution du plasma en ions métalliques lourds, ce qui est très préjudiciable au bon fonctionnement de la machine. Il a été montré que pour atténuer ce phénomène, il est nécessaire i) d'injecter du gaz neutre à proximité de l'antenne afin d'augmenter la densité du plasma et de diminuer la température des électrons, ii) d'optimiser la conception des antennes afin de réduire leur interaction avec le plasma.
Durant les deux premières années de la thèse, le/la candidat.e sélectionné.e participera au développement d'un nouveau code hybride particule-in-cell / Monte Carlo afin de simuler et de comprendre le rôle des impuretés légères très souvent présentes dans les décharges des tokamaks telles que l'oxygène, le carbone, le bore et même l'hélium sur la pulvérisation des antennes et des matériaux de paroi (en particulier le tungstène). Comme indiqué ci-dessus en i), l'effet de l'injection de neutres et de la température du plasma seront étudiés pour la première fois et la redéposition du tungstène ionisé sera évaluée. Ce travail sera réalisé à l'Institut Jean Lamour dans l'équipe Plasmas de fusion qui a une longue expérience dans les simulations particule-in-cell et gyrocinétique des plasmas de gaine, de bord et de cœur.
Le travail de simulation sera complété par un volet expérimental au Max-Planck-Institut für Plasmaphysik à Garching (Allemagne) où est piloté le tokamak 'ASDEX Upgrade'. Avec sa première paroi en tungstène, son système de chauffage ICRH flexible et ses diagnostics sophistiqués, ASDEX Upgrade est un dispositif expérimental parfait pour étudier la physique des gaines RF et la pollution induite du plasma. Plusieurs séjours du ou de la candidat.e à l'IPP Garching sont prévus au cours des trois années de la thèse afin de sélectionner des données expérimentales comme paramètres d'entrée des simulations. Pendant la troisième année, le ou la candidat.e travaillera sur la détermination de l'impédance équivalente de la gaine RF à l'aide de simulations particule-in-cell. Ce travail permettra de calculer des conditions aux limites spécifiques pour des codes électromagnétiques tels que Petra-M, RAPICASOL, SSWICH-SW et pour différentes conditions de plasma (température, densité, intensité du champ magnétique et inclinaison avec la surface de l'antenne). Comme indiqué au point ii), ces codes électromagnétiques sont utilisés pour optimiser la conception des antennes ICRH.

Keywords

fusion plasmas, plasma sheath, plasma-surface interaction, PIC simulations, tokamak

Subject details

For fusing a mix of Deuterium - Tritium (D-T) in the core of fusion reactors, a plasma temperature of about 150 million degrees has to be reached and maintained in order to overcome the Coulomb repulsion of positive ions. This can be achieved thanks to different heating systems disposed around the vacuum vessel. Ion cyclotron resonance heating (ICRH) is one efficient way to heat ions by launching electromagnetic waves from the plasma edge at a frequency which can be absorbed by ions located in the core plasma. These waves are in the radio spectrum (30-100MHz) and are produced by large antennas. For ITER, the world largest tokamak in construction in south-east France, an ICRH antenna will deliver up to 20MW of power to the plasma. For maximizing the coupling with ions in the core of the reactor, ICRH antennas have to be placed as close as possible to the plasma, which also makes them interact strongly with the plasma edge. This interaction leads to a positive electrostatic biasing of the plasma driven by ICRH fields, called “sheath rectification”, of up to several hundred Volts. Ions accelerated in such a potential drop can overcome the sputtering threshold of the antennas materials and pollute the plasma often with high-Z metallic impurities, which is very detrimental for the reactor operation if the concentration of these impurities is larger than 10-4. Two possible ways to mitigate the plasma pollution due to the RF sheath rectification are to i) inject a neutral gas at the antenna proximity in order to increase the plasma density and reduce the electron temperature, ii) modify the antennas design and excitation to reduce their interaction with the plasma. During the two first years of the thesis, the candidate will participate to the development of a new hybrid particle-in-cell / Direct Simulation Monte Carlo code in order to simulate and understand the role of light impurities very often present in tokamak discharges such as Oxygen, Carbon, Boron and even Helium with different charge states on the sputtering of antennas and wall materials (in particular tungsten [W]). As raised in point i), the effect of the neutrals injection and plasma temperature will be clearly investigated for the first time and the role of ionized W redeposition evaluated. This work will be carried out at Institut Jean Lamour in the Fusion plasmas team which has a long experience in particle-in-cell and gyrokinetic simulations of sheath, edge and core plasmas. The simulation work will be complemented by an experimental counterpart at Max-Planck-Institut für Plasmaphysik in Garching (Germany) where the tokamak “ASDEX Upgrade” is operated. With its full W first wall, flexible ICRH system and mature diagnostics – in particular spectroscopy and charge exchange monitoring most impurities – ASDEX Upgrade is a perfect experimental device to investigate RF sheath physics and induced plasma pollution. Several stays by the candidate at IPP Garching are planned during the three years of the thesis in order to select experimental data for input parameters and benchmarking the simulations. During the third year of the thesis, the candidate will work on the determination of equivalent RF sheath impedance by means of particle-in-cell simulations. This work will allow the calculation of specific boundary conditions for electromagnetic codes such as Petra-M, RAPICASOL, SSWICH-SW and for different plasma conditions (temperature, density, magnetic field strength and angle with the antenna's surface). As stated in ii), these electromagnetic codes used to optimize the design of ICRH antennas in current and future fusion devices will benefit of a better understanding of the plasma edge behavior with respect to RF fields.

Profil du candidat

- Titulaire d'un master 2 ou équivalent avec une solide formation en physique des plasmas.
- Goût prononcé pour la simulation numérique avec éventuellement des connaissances en programmation C.
- Attiré par le monde des plasmas de fusion et les machines afférentes.
- Capable de travail en équipe.

Candidate profile

- Master's degree or equivalent with a solid background in plasma physics.
- Keen interest in numerical simulation, with possible knowledge of C programming.
- Attracted to the fusion plasmas community and related fusions reactors.
- Able to work in a team.

Référence biblio

1) Observations on the W-transport in the core plasma of JET and ASDEX Upgrade, Plasma Phys. Control. Fusion 55, 124036 (2013).
2) High-Z material erosion and its control in DIII-D carbon divertor, Nucl. Mat. Energy 12, 247 (2017).
3) ICRF operation with improved antennas in ASDEX Upgrade with W wall, Nucl. Fusion 53, 093018 (2013).
4) Impact of ICRF on the scrape-off layer and on plasma wall interactions: From present experiments to fusion reactor, Nucl. Mat. Energy 18, 131 (2019).
5) Assessment of compatibility of ICRF antenna operation with full W wall in ASDEX Upgrade, Nucl. Fusion 50, 035004 (2010).
6) WEST actively cooled load resilient ion cyclotron resonance heating system results, Nucl. Fusion 61, 096030 (2021).
7) Recent progress in modeling ICRF-edge plasma interactions with application to ASDEX Upgrade, Nucl. Fusion 62, 075001 (2022).