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Complexité descriptive des invariants topologiques

Offre de thèse

Complexité descriptive des invariants topologiques

Date limite de candidature

01-05-2024

Date de début de contrat

01-10-2024

Directeur de thèse

HOYRUP Mathieu

Encadrement

Cette thèse sera encadrée par Mathieu Hoyrup dans l'équipe Mocqua (LORIA, Inria).

Type de contrat

Concours pour un contrat doctoral

école doctorale

IAEM - INFORMATIQUE - AUTOMATIQUE - ELECTRONIQUE - ELECTROTECHNIQUE - MATHEMATIQUES

équipe

MOCQUA

contexte

L'objectif de ce projet est d'étudier la complexité de détection de propriétés topologiques d'ensembles. Le type d'algorithme envisagé fonctionne sur des objets continus, une notion formalisée par l'analyse calculable. Le projet se situe à l'interface entre topologie, théorie de la calculabilité et théorie descriptive des ensembles. Il s'agira par exemple de déterminer la complexité de séparation de certaines classes d'espaces comme les complexes simpliciaux, ou bien la complexité du problème de reconnaissance d'un espace donné.

spécialité

Informatique

laboratoire

LORIA - Laboratoire Lorrain de Recherche en Informatique et ses Applications

Mots clés

Calculabilité, Topologie, Théorie descriptive des ensembles

Détail de l'offre

Ce projet sera mené au sein de l'équipe Inria Mocqua, spécialisée dans l'étude des modèles de calcul émergents, avec un accent sur l'interaction entre calcul discret et structures continues.

Ce projet de thèse porte sur la complexité de la détection de propriétés topologiques d'ensembles. Le langage mathématique permet de définir des ensembles infinis et continus en utilisant seulement quelques symboles. L'ensemble des solutions d'une équation, ou l'attracteur d'un système dynamique en sont des exemples typiques. En revanche, une telle description finie ne donne pas d'information à propos de l'ensemble défini, en particulier sa topologie : ses propriétés de connexité, sa dimension, l'existence de trous, etc.

L'objectif de ce projet est, étant donné un accès à un sous-ensemble du plan ou d'un espace euclidien de dimension supérieure, de comprendre à quel point la topologie de l'ensemble peut être détectée, et quelle est la difficulté de cette détection. Ce sujet se trouve à l'intersection des domaines de la calculabilité, la logique et la topologie et nécessite l'emploi de techniques issues des mathématiques du continu. En particulier, la complexité est mesurée au moyen de la théorie descriptive des ensembles, qui fournit des hiérarchies et des classes de complexité de sous-ensembles d'espaces topologiques, et interagit fortement avec la logique [1].

Je sujet est vaste, nous proposons de suivre deux directions spécifiques.

Le premier axe est l'étude de la complexité des invariants topologiques. La littérature sur ce thème montre que la plupart des invariants fournis par la topologie sont de forte complexité (voir [2] et [3] par exemple). Ainsi, il est nécessaire d'identifier des propriétés qui peuvent être détectées au moyen d'un faible niveau de complexité. Nous proposons plusieurs approches pour aborder ce problème. Étant donné une classe particulière d'espaces, il s'agira de déterminer la complexité minimal nécessaire pour séparer tous les espaces de cette classe. Le cas d'une classe contenant deux espaces sera particulièrement intéressant. Une autre piste consiste, pour chaque espace particulier, à identifier la complexité du problème 'être homéomorphe' à cet esapce. Un premier pas dans cette direction a été obtenu dans [4], où le cas des graphes topologiques finis est traité. Le cas général des complexes simpliciaux finis reste à élucider.

Le deuxième axe concerne la complexité des théorèmes issus de la topologie. Lorsqu'un théorème certifie l'existence d'un objet sous certaines conditions, se pose la question de la difficulté de produire cet objet au moyen d'un algorithme. L'étudiant(e) se penchera sur la complexité de divers théorèmes, tels que des caractérisations de l'arc, du cercle ou d'autres espaces, ou encore des caractérisations des images continues d'un arc. Plusieurs cadres pourront être envisagés pour mener cette étude, à savoir la théorie descriptive des ensembles [1], les mathématiques à rebours [5] ou bien les degrés de Weihrauch [6].

Keywords

Computability, Topology, Descriptive set theory

Subject details

This project will be carried out in the Inria team Mocqua, which focuses on emerging models of computation, in particular the interaction between discrete computations and continuous mathematics. This PhD project is about the complexity of detecting topological properties of sets. The language of mathematics enables one to define continuous sets of points using a few symbols only. Typical examples are the solution set of an equation, or the attractor of a dynamical system. However, such finite descriptions do not give much information about the set itself and in particular its topology: its connectedness properties, its dimension, the existence of holes, etc. The goal of this project is, given an access to a subset of the plane or a higher-dimensional Euclidean space, to understand how much of the topology of the set can be recovered, and what is the difficulty of the detection. This project lies at the interface between algorithmics, logic and topology. Techniques from continuous mathematics need to be used. In particular, the complexity is measured using descriptive set theory, which provides hierarchies and complexity classes of subsets of topological spaces, and is intimately related to logic [1]. The topic is vast and we propose to follow two particular directions. The first axis is the investigation of the complexity of topological invariants. The literature on the topic shows that most of the invariants provided by topology have very high complexity (see [2], [3] for instance). Therefore, one needs to identify properties that can be detected with a low complexity budget. We propose several approaches to tackle this problem. Given a particular class of spaces, determine the minimal complexity of separating all the spaces of this class. In particular, given two distinct spaces, determine the exact complexity of distinguishing between them. For each particular space, determine the complexity of recognizing this space, i.e. of checking that an arbitrary space is isomorphic to that space. A first step in these directions has been initiated in [4], analyzing the case of finite topological graphs, and the more general case of finite simplicial complexes is still to be understood. The second axis is about the complexity of theorems coming from topology. When a theorem asserts the existence of an object under certain asumptions, one needs to understand the difficulty of producing this object with an algorithm. The student will investigate the complexity of various theorems, such as characterizations of the arc, the circle or more complicated spaces, or characterizations of the continuous images of the arc. There are several possible frameworks to investigate the difficulty of theorems, namely descriptive set theory [1], reverse mathematics [5] and Weihrauch degrees [6].

Profil du candidat

Master en informatique théorique ou logique mathématique. Fort intérêt pour la calculabilité et la topologie.

Candidate profile

Master degree in theoretical computer science or mathematical logic. Strong interest in computability theory and topology.

Référence biblio

[1] A. S. Kechris. Classical Descriptive Set Theory. Springer, January 1995.
[2] H. Becker. Descriptive set theoretic phenomena in analysis and topology. In Set Theory of the Continuum, New York, 1992. Springer US.
[3] G. Debs and J. Saint Raymond. The descriptive complexity of connectedness in Polish spaces. Fundamenta Mathematicae, 249(3):261–286, 2020.
[4] D. E. Amir and M. Hoyrup. Descriptive complexity of topological invariants. Preprint, 2023.
[5] D. D. Dzhafarov, C. Mummert. Reverse Mathematics. Springer, 2022./
[6] V. Brattka, G. Gherardi, A. Pauly. Weihrauch Complexity in Computable Analysis. In Handbook of Computability and Complexity in Analysis, Springer, 2021.